Série B

 Avec la deuxième série des cartes «RAQUEZ», B N°l à 25, les sujets deviennent plus intéressants. On y trouve une des meilleures cartes de la collection en B N°25. Cette photo nous montre une chanteuse laotienne en train d'enregistrer un cylindre. Outre les musiciens sont présent des bonzillons et des notables qui donnent toute la solennité à cette scène. La chanteuse, mains crispées sur son siège, semble s'appliquer à dévoiler son art devant cet instrument bizarre, dernier cri d'une technique inconnue dans ces contrées. Les cartes B N° 10, 11, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23, & 24 sont aussi, et à titres divers, des représentations de danses, de chants ou de théâtre. Elles nous montrent des aspects de l'art lao du début de notre siècle qui, le progrès aidant, ne seront bientôt plus que des expressions d'un passé révolu.

 

Toutes ces cartes ne suivent pas un ordre logique, aussi bien géographique que thématique. Les deux cartes B N°12 et N° 13, sont des vues classiques de Luang Prabang sans animation.

 

De la carte B N° 1 à B N° 6, les pirogues sont à l'honneur. Les trois premières nous informent sur les difficultés des passages de rapides sur le Mékong et les suivantes sur la traditionnelle course de pirogues.

 

Une vue historique, avec le couronnement du roi ( II s'agit probablement du roi Sisavang Vong, mais entre le règne du roi Ounkham et T avènement du roi Sisavang Vong . se situe la période du roi Sakarine (1888-1903), père de Sisavang Vong. II reste à s'assurer que la carte est tirée d'après une photo du 4 mars 1904. date du couronnement de Sisavang Vong) , figure sur la belle carte B N° 7. Cette vue très animée, est un véritable instantané sur cet événement. On y voit des bannières françaises tout le long du parcours royal.

 

Sur les deux cartes suivantes de la liste, B N° 8 et 9, c'est une partie du troupeau d'éléphants de la cour royale qui se montre avec leurs cornacs.

 

La carte B N° 18 est très instructive. Elle semble mettre en scène toute la représentation d'une cour d'amour. Il faut d'abord y voir une fileuse au rouet qui a sûrement revêtu ses plus beaux habits et qui, yeux baissés, poursuit son ouvrage. Un jeune homme, le prétendant, accroupi à ses pieds, est prêt, à se mesurer à ces joutes oratoires amoureuses, accompagnées de la musique lancinante du khène. Tout cela se passe au milieu des railleries des enfants du village. (Le livre « SAO VANDI » de Jean Ajalbert décrit une forme de cour amoureuse. Je pense qu'il y avait plusieurs sortes ou plusieurs étapes de cette tradition)

 

 

 

Ces photos attestent avec quelle maîtrise l'opérateur fixait ces documents sur ses plaques. Son travail était d'autant plus remarquable que le matériel était lourd et encombrant et qu 'il fallait les développer sur place.

 

Que leurs talents et leur courage soient récompensés par l'hommage qui leur est dû et que nous entretiendrons au cours de cette étude.

 

 

 

Mario GONZALEZ

 

 

 

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